Ford fait déjà plancher ses ingénieurs depuis des années pour rendre la production de véhicules plus écologique. Un des défis majeurs rencontrés est de remplacer la  colle utilisée pour assembler les mousses aux plastiques et aux métaux, car son utilisation rend ces pièces presque impossible à recycler.

Et le gecko entre en scène.

Les ventouses du lézard lui permettent d’adhérer à la plupart des surfaces sans liquides ou tension de surface. Le reptile peut alors se libérer facilement, ne laissant aucun résidu. Considérant qu’un gecko adulte pèse en moyenne 70 grammes et est capable de supporter jusqu’à 133 kg, une solution dérivée de cette merveille de la nature a de quoi séduire les industriels.

Selon Debbie Mielewski, Responsable Technique Sénior pour les Plastiques et pour la Recherche sur le Développement Durable chez Ford – c’est bon, vous pouvez reprendre votre respiration -, le gecko pourrait inspirer de nombreuses innovations dans les adhésif pour des applications globales dans l’entreprise automobile :

Très inspiré par la méthode biomimétique, Ford a d’ailleurs  récemment organisé un forum sur son campus de Dearborn avec la participation de Procter & Gamble et de  l’Institut biomimétisme, un organisme à but non lucratif qui s’engage à promouvoir l’approche novatrice de rechercher dans la nature des solutions durables aux défis modernes. Près de 200 chercheurs et designers ont pris part à cette session pour en apprendre plus sur le biomimétisme et comment l’appliquer dans leur travail.

Bien sûr, l’approche biomimétique n’est pas nouvelle. Le TGV Shinkansen japonais est inspiré du martin-pêcheur. Velcro s’est lui inspiré des graines de grande bardane, et les aiguilles médicales ont été élaborées en se basant sur la trompe du moustique. Toutefois, Ford s’est de plus en plus intéressé à cette approche au cours de la dernière décennie car ils sont de plus en plus sensibilisés au défis liés au changement climatique et à l’environnement, selon Gretchen Hooker, chef de projet pour les défis de conception à l’Institut de Biomimétisme. Fondé en 2006, il forme les ingénieurs et les chercheurs des grands groupes à créer des produits et des services plus écologiques en utilisant le biomimétisme. L’organisation fournit également une plate-forme pour apprendre et pratiquer le biomimétisme à travers de multiples défis de conception, notamment via l’open innovation, les partenariats académiques / entreprises et les défis menés en entreprise. Il gèrent également une base de données en ligne, AskNature.org, qui est une source d’inspiration pour ceux qui cherchent à trouver des réponses via le biomimétisme.

Au-delà du recyclage, les équipes de développement de Ford ont travaillé pendant plus d’une décennie pour développer des technologies inspirées de la nature. Le géant automobile utilise déjà dans ses véhicules la fibre haute performance Repreve  d’Unifi, fabriqués à partir de matériaux 100% recyclés, notamment des bouteilles en plastique. Ford emploie le Repreve dans cinq de ses véhicules – la nouvelle F-150, l’Explorer, la Bord, la Focus électrique et le Fusion. Ford incite ses ingénieurs à élargir cet engagement, en se tournant vers la nature pour améliorer encore les matériaux écologiques pour les tissus de véhicules.